Le télétravail peut être un calvaire pour les employés subissant une mauvaise connexion chez eux. Des Manchois témoignent de cette situation.
Par Romain Le Bris
Les deux confinements ont contraint des entreprises à généraliser le télétravail auprès de leurs salariés. Si elles ont pu mettre à leur disposition des moyens techniques afin de garantir la continuité de leurs activités, ces boîtes ne peuvent rien contre les problèmes liés à la connexion Internet chez leurs salariés.
Alors que nous sommes en pleine ville, à proximité d’un centre commercial, avec une antenne relais à 300 mètres, on n’a presque aucun réseau ! Carole Télétravail pour CAF de la Manche
Carole, habitante de La Glacerie, en a ras le bol. Travaillant à la CAF de la Manche en télétravail depuis son domicile, elle voit son rythme journalier ralenti par des problèmes de connexion. « Surtout le soir, où le réseau semble complètement saturé. » Au quotidien, elle doit traiter des dossiers d’allocataires.
Mais ma connexion saute de manière intempestive. Le temps que ça se rétablisse, je peux perdre le fil et ne plus savoir quel dossier j’avais sous les yeux !
« Heureusement que ma femme n’est pas aussi en télétravail ! »
Une situation inconfortable accentuée dans les petites communes de campagne mal desservies. Ainsi, au Theil, Clément a été installé en télétravail par son employeur Enedis pour 70 % de son activité. « Le débit est très faible : 1 ou 2 Mb/s ! Dès qu’il faut faire quelque chose de très long, c’est une galère ! »
Lorsque je travaille à la maison, personne ne doit se rendre sur Internet ou même utiliser la télévision. Heureusement que ma femme n’est pas en télétravail ! Clément En télétravail pour Enedis
Les étudiants aussi…
Une galère qui n’est pas exclusive aux travailleurs. Cette situation peut porter d’importants préjudices à des étudiants ou alternants. Comme Marion, habitante de Bricquebec, âgée de 22 ans.
Je n’avais plus rien au début du confinement. Le problème venait d’une coupure de ligne à 300 m de chez moi. Les réparateurs ne pouvaient pas intervenir immédiatement. Marion Étudiante
Or, la jeune femme a des cours à distance auprès du groupe FIM, à Caen, et sa présence est obligatoire. « Louper des cours, cela signifie perdre du salaire ! »
Dans un département en retard au niveau du déploiement numérique, ces salariés sans solutions conséquentes n’ont plus qu’à prendre leur mal en patience pour les deux semaines de confinement restantes. En espérant, là encore, qu’une troisième vague ne se produise jamais…
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